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Stratégie Vegetal Native #3 bis : professeur Passiflore

Bonjour à tous ! Hier, je vous ai proposé le récit épique de la coévolution de la passiflore et du papillon héliconius.

Aujourd’hui, comme promis, voici en quoi cette aventure peut complètement inspirer les entreprises vers la philosophie Vegetal Native.

– Applications à votre entreprise

Les enseignements sont immenses dans cet extraordinaire exemple de coévolution.

Pour tout vous dire, je l’ai découvert dans le merveilleux film de Francis Hallé et Luc Jacquet « Il était une forêt » et cela a été le déclic fondateur de Vegetal Native. En passant, vous trouverez la bande annonce du film « Il était une forêt » sur Pinterest et Scoop.it. Voyez et partagez ce film. C’est une merveille de pédagogie absolument nécessaire, loin des discours culpabilisant qui découragent.

Cela étant, revenons au monde de l’entreprise.

La situation de façon schématique

On a une structure – l’héliconius – qui se construit de telle sorte qu’elle a absolument besoin d’en abîmer une autre – la passiflore – pour vivre. Pour l’héliconius, la dépendance est totale et pour la passiflore, le danger est mortel.

Ils commencent par s’agresser mutuellement. Les pertes sont lourdes et l’issue ne vient pas.

La course au virus

Quand j’ai découvert cette histoire, j’ai donc immédiatement pensé à la sécurité informatique. Vous savez, cette lutte acharnée qui nous oblige à mettre à jour nos anti-virus tous les jours. On retrouve bien cette course dans l’article d’hier, avec dans le rôle du papillon « agresseur » : les pirates informatiques et de l’autre les agents défensifs de la passiflore : les vendeurs de solutions anti-virus. Par extension, la passiflore, ce sont nos informations.

Antivirus et Pirate en sont exactement au stade de la course à la toxicité. Antivirus dit « je fais une nouvelle barrière », Pirate dit « je la contourne » et on continue indéfiniment.

Le concept génial du leurre

Mais si Antivirus donnait comme information à Pirate qu’il n’y a plus rien d’intéressant sur votre ordinateur, que la place a été prise. Et bien le pirate irait voir ailleurs. C’est logique puisque Pirate, comme n’importe qui d’entre nous, entreprises,  humains, plantes ou animaux, avons des ressources et des objectifs nécessaires à atteindre.

Si le pirate voit qu’il n’est pas rentable de faire l’effort de piller un ordinateur puisqu’il n’a rien à y gagner, il ne le fera pas. Il cherchera plutôt une autre cible un peu plus loin. Et s’il n’en trouve pas du tout, il finira par mourir ou par évoluer et changer de niche écologique. De métier si vous préférez.

Rien pour rien

La Nature est économe, soyez en sûrs. Elle est à la fois merveilleusement créative et en même temps extrêmement sobre. Si quelque chose ne fonctionne pas ou plus – c’est à dire qu’il ne permet pas à un nombre significatif d’individus ou de colonies de continuer à vivre, alors le concept est abandonné ou recyclé dans un contexte plus pertinent.

Un exemple ? Les dinosaures ! Voici une conférence passionnante ou Pierre-Henri Gouyon affirme clairement que les dinosaures n’ont pas disparus. Ils sont partout. Simplement ils sont recouverts de plumes et ils volent presque tous…

Vous verrez, je reparlerai souvent du sens de la mesure du Vivant. On peut le constater à travers de très nombreux exemples (ah les arbres…).

Les grands principes

Imiter n’est pas voler

Un point directement issu de mon expérience de coach de dirigeants : imiter n’est pas voler ! C’est voler qui est voler (comme disait Coluche) ! A ce que j’ai appris, c’est un mal très français de vouloir absolument réinventer la roue à tous points de vue dans nos entreprises. On veut la grande idée, neuve, inviolée jusque-là, en oubliant que nos idées ne sont jamais que les évolutions des idées de nos prédécesseurs.

Repensez aux papillons qui imitent l’apparence de l’héliconius pour éviter de se faire manger. Sont-ils coupables de quoi que ce soit ?

Ce serait comme de dire d’un faussaire capable de refaire un tableau de maître qu’il est incompétent. Le terme « faussaire » est déjà une condamnation. Et tout cela nous amène à la terreur de la concurrence, à la peur de se faire voler les idées. Idées que nous avons de toute façon construites en regardant ailleurs nous-même.

Certains l’ont parfaitement compris : les designers. Les designers s’inspirent pour faire évoluer objets et usages. C’est le « Design Thinking ».

J’en ai déjà parlé dans l’article du martin-pêcheur, le train à grande vitesse japonais, le Shinkansen, directement inspiré du bec de l’oiseau (voir ci-dessous).

Et encore un dernier ? Vegetal Native et le biomimétisme dans son ensemble bien sûr.

Inspiration design - shinkansen

Tout est dans la mutation et l’observation

La passiflore qui crée de faux œufs sous ses feuilles pour tromper le papillon a dû d’abord essayer bien d’autres choses. Et notamment faire des prototypes d’œufs de fourmis avant d’en réaliser de convaincants. L’évolution ne se fait pas par à-coups, mais par tâtonnements, imitation et interprétation.

Il vous suffit de regarder vos enfants pour vous en persuader.

La fureur de vivre

Enfin, si quelque chose me sidère plus que tout le reste dans ma démarche Vegetal Native et qui est criant dans cette exemple, c’est la force de vie de la Nature. Passiflore et héliconius auraient pu s’exterminer une bonne fois. L’un des deux aurait également pu abandonner la lutte et migrer (certaines l’ont fait) ou disparaître. Au lieu de ça, ils ont créé des dizaines de variantes pour solutionner leur problème.

Et une grande quantité des hypothèses sont viables puisque encore présentes aujourd’hui.

Cela nous montre une chose que l’on voit également dans d’autres relations plantes/animaux : la passiflore continue à tolérer une part de prédation pour laisser à l’héliconius la possibilité de se pérenniser. Nous en reparlerons à travers d’autres exemples, mais c’est ce sens de la mesure qui pour moi est le véritable mystère de la vie et je crois, l’avenir de l’entreprise.

En conclusion

Je voulais vous relater cette histoire de coévolution parce qu’elle me fascine, vous l’aurez compris. Une telle volonté de vivre. Une telle explosion de créativité. Un tel impact sur l’environnement alentours (que mangent les oiseaux maintenant ?!). Voilà des « stratèges » virtuoses ! Où voulez-vous trouver de modèles plus performants, plus brillants que ceux-là ? Et vous noterez que toutes ces innovations se sont faites sans carburants fossiles et sans déforestation !

Passionnant non ?

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